Sommeil et allaitement

Un bébé allaité a forcément des nuits entrecoupés ? FAUX

Cela dépend de nombreux paramètres dont la physiologie de l’allaitement mais c’est aussi beaucoup une question de points de repère qu’il faut donner au bébé afin qu’il n’associe pas le sein (ou le biberon) au sommeil.

D’un point de vue médical, un bébé en bonne santé avec une courbe de poids tout à fait normale, âgé de plus de 6 mois, pesant plus de 6 kg, diversifié le midi et au goûter ou le midi et le soir, est alors physiologiquement et nutritionnellement parlant capable de tenir toute la nuit. Avec une dernière tétée aux alentours de 19-20h, le bébé peut utiliser simplement ses réserves et ne pas être réveillé par la faim.

Mais l’allaitement n'est-il pas censé être à la demande ? Si bien entendu ! Ceci étant dit, à partir de 6 mois, on peut tout à fait apprendre à percevoir si ce qui pousse bébé à réclamer le sein est vraiment la faim !

Doit-on uniquement donner le sein lorsque la tétée est nutritive ? Assurément non !!! Les tétées "câlins" sont tout aussi importantes pour le développement de l'enfant que les tétées alimentaires. Pour autant, le bien-être de maman est tout aussi important que le bien-être de bébé ! De ce fait, si certaines tétées "câlins" notamment celle de 3h du matin te mettent les nerfs à vifs, cela signifie qu'il est peut être temps de fonctionner un peu différemment.

Pour parvenir à mieux comprendre les besoins de votre bébé, je vous conseille de participer à un ateliers DBL (Dunstan Baby Language). Cette méthode permet d’apprendre à différencier les types de pleurs entre 0 et 4/5 mois et ainsi d’adapter la réponse que vous y apportez. En apprenant à identifier quand tu te trouves face à un besoin de câlins ou face à un besoin de se nourrir, tu vas pouvoir petit à petit apporter toute l’affection nécessaire à ton bébé sans que cela passe systématiquement par le sein.

Ainsi, lorsque tu sentiras que les tétées nocturnes te pèsent trop, il pourra être également intéressant d’essayer de ne pas répondre aux pleurs nocturnes systématiquement par le sein. Tu pourras ainsi lui offrir toute l'attention et l'apaisement dont il a besoin afin de se rendormir en allant le voir, en lui faisant des caresses etc. Si Cela peut permettre d’y voir plus clair et de se rendre compte qu’il s’agissait d’un rot gênant, d’une couche à changer, d’une sensation d’avoir trop chaud ou trop froid, d’un besoin d’affection mais ce n’était peut-être pas la faim qui l’incitait à pleurer. Dans le cas où les pleurs s’intensifient cela permet de comprendre que bébé a faim avec la certitude d’avoir explorer toutes les autres pistes.

Pour les parents qui ont envie de nuits plus calmes ou tout au moins de périodes de sommeil plus longues, l’important va être de savoir si bébé s’endort au sein ou si l’allaitement est l’une des dernières choses que l’on fait avant qu’il s’endorme. En effet, un bébé ne va pas arrêter de téter la nuit pour se rendormir s’il s’agit là de sa façon de s’endormir au départ. Changer le timing et le lieu de la dernière tétée peut-être une piste à explorer (tout comme pour un bébé nourrit au biberon).

Il y a plusieurs façons d’essayer de réduire le nombre de tétées nocturnes. En voici quelques-unes :

- Essayer de le rendormir autrement en gardant le sein en plan B si la situation s’éternise et que tu sens ta patience prendre la poudre d'escampette...

- S’inspirer des travaux de Jay Gordon : déterminer un laps de temps à compter de la dernière tétée ou de l’heure du coucher et se fixer l’objectif que, pendant cette durée, il n’y aura pas de tétée jusqu’à allonger progressivement ce temps chaque nuit

Aucune situation n’est définitive ! Alors si tu as actuellement de la peine à retrouver des nuits régénérantes, l’harmonie des nuits calmes tout en gardant le plaisir de l’allaitement et de cette alchimie mère-enfant.... Sache que rien n'est perdu ! Si j'y suis arrivée du haut de ma grande sensibilité, tu peux y parvenir aussi !